Le moment de vous envoyer de la part des évêques de France, 

Tournés vers ceux avec qui vous partagez l’existence et cherchez à avancer. 

Je suis heureux d’avoir été associé à ce temps fort de votre mouvement. 

Heureux de le vivre et de vous encourager, de vous confirmer dans la mission qui est la vôtre, et la manière dont vous la vivez. 

Je le fais au nom des évêques de France, et de ceux qui vivent cette attention au sein du CMAF. 

Je le fais en lien avec Mgr Laurent Percerou , l’évêque de ce diocèse qui nous a tous accueillis hier. 

Nous venons vivre avec vous un temps fort pour votre mouvement, pour notre vie d’Eglise.

Un temps où a pu se creuser et se vivre le passage pascal dans lequel le Christ nous entraîne.

Pris dans la complexité de nos vies, au cœur de nos existences, de nos liens familiaux, professionnels, associatifs… Nous nous sommes aidés ensemble à reconnaître que nous sommes bousculés… que nous sommes démunis. Nous nous sommes aidés à mesurer la complexité des situations et des solutions possibles.

Nous avons exprimé une vraie capacité à nommer ce que nous vivons, à le regarder, à le partager, à percevoir ou tracer des chemins d’avancées.

Mais nous mesurons aussi, nos résistances, nos refus, notre fuite parfois.

L’expérience de Jonas nous invite à croire que ce n’est pas nous qui sommes à la manœuvre.

Que la Parole de Dieu nous précède et a une fécondité en elle-même.

Is 55,10 La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ;11 ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission.

Nous nous sommes invités à entendre également que le Seigneur croit en nous plus que nous-mêmes. Nous voilà appelés à convertir notre regard, à oser croire que la miséricorde de Dieu est pour tous, que nous ne maîtrisons pas sa capacité à rejoindre les cœurs et les changer.

 GS 22 En effet, puisque le Christ est mort pour tous [39] et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal.

Je voudrais vous inviter à poursuivre ce chemin de rencontre, de partage de ce qui travaille vos vies, et celle de beaucoup avec vous.

Je voudrais vous inviter à continuer à chercher des chemins au cœur des événements et à les accueillir.

A percevoir que vous et nous sommes appelés à nous y engager, à découvrir que tout ne dépend pas de nous mais bien de notre disponibilité à laisser l’œuvre de Dieu se déployer, et y consentir.

Ainsi nous continuerons à aller peu à peu de la perplexité vers la lumière,

Cette mission, nous la vivons pour nous, nous la recevons et sommes appelés à la déployer au nom de toute l’Eglise et de la vivre dans la confiance.

Cet appel vient donner écho à celui du Pape François recevant en Janvier dernier les responsables des mouvements d’AC de France.

Vos mouvements d’AC ont développé dans leur histoire de vraies pratiques synodales…

Notre Eglise est toute entière lancée dans un chemin synodal, et compte sur votre apport…

La synodalité est un style à adopter dans lequel le protagoniste est l’Esprit Saint qui s’exprime en tout premier lieu dans la parole de Dieu, lue, méditée et partagée ensemble. 

Accepter de mettre notre vie sous son regard, accepter cette rencontre entre ma propre humanité et sa divinité transformante. 

Notre rôle consiste à soutenir et à favoriser l’action de Dieu dans les cœurs, en s’adaptant à la réalité qui évolue sans cesse. 

Les personnes ne sont plus les mêmes qu’il y a quelques années, mais tout autant en recherche de sens, de vérité, et pas moins généreux. C’est votre mission comme AC, de les rejoindre tels qu’ils sont, de les faire grandir dans l’amour du Christ et du prochain et de les porter à davantage d’engagement concret pour qu’ils soient les protagonistes de leur vie et de la vie de l’Eglise, afin que le monde puisse changer.

En ces jours, la vie partagée, l’Ecriture lue et méditée, le pain rompu nous ont renouvelés dans l’assurance de la proximité du Ressuscité à notre vie, à la vie de nos frères, à la vie du monde.

Qu’il nous soit donné de demeurer dans cette joie, et d’aller avec confiance inviter nos frères à vivre cette reconnaissance.

Merci à vous tous.

Bon retour auprès des vôtres.

+ François Fonlupt