L’écoute en profondeur des membres, des mouvements extérieurs et amis, apporte son lot de pépites et de réflexions lumineuses. Les nouveaux arrivants, les plus jeunes aussi, attendent ainsi que le mouvement les aide à se positionner sur « les sujets émergents ». Cette attente conduit à redécouvrir l’un des fondamentaux évangéliques (Mt 16, 3), la « lecture des signes des temps », partie prenante de la vocation de l’Église telle que l’a rappelée Concile Vatican II : « L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques » (Gaudium et Spes, 4).

Avec l’aide de la pédagogie et de ses outils propres (les sessions, la revue…), qui la nourrissent, le MCC propose cette (re)lecture, une aide au discernement, sur ce qui engage chacun de nous dans notre vie, au travail, dans la société… « Le MCC est une composante de l’Église engagée dans les réalités du monde », nous a-t-on dit lors de cette écoute. Le mot discernement rappelle l’enracinement ignatien du mouvement.

Prendre appui sur la doctrine sociale de l’Église (DSE) pour s’engager dans la réflexion et poser des questions, est une façon d’actualiser la DSE. Et l’échange en équipe, une préparation à un « agir », qu’il soit individuel ou collectif. « Lorsque les disciples cheminent avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs (Lc 24, 18-35), ils commencent par se souvenir des évènements qu’ils ont vécus ; puis ils discernent la présence de Dieu dans ces évènements ; enfin, ils agissent en repartant annoncer à Jérusalem la Résurrection du Christ. Voir, juger, agir : vous connaissez bien ces trois mots ! » a rappelé le pape François aux mouvements d’action catholique, réunis à Rome le 13 janvier 2022.

Notre chantier travaille ainsi sur les meilleures formes à trouver pour faire vivre l’échange et construire des réflexions partagées qui soient à l’image des membres du mouvement. Et se dessine un avenir :

  • Une première idée, créer des mini-réseaux qui pourraient entrer en dialogue avec la société civile sur un thème, puis laisser des traces de leur travail, au bénéfice des équipes. Ou encore, aider le mouvement à se positionner ou porter une parole, là où l’Église n’est parfois pas ou plus  audible.
  • Une autre, proposer des événements mettant en dialogue des experts engagés (certains présents déjà au MCC) et la société civile, à partir des questions que se posent les membres. « La force du MCC, c’est un positionnement pluraliste et un travail d’investigation des enjeux », d’échanges, de témoignages, sur le modèle des « regards croisés », chers à la revue Responsables

La charte du MCC propose que le mouvement « contribue aux débats de société » ; convenons aussi, alors, que la société aurait à bénéficier du débat tel que l’entend le MCC : pluraliste, construit, documenté et respectueux. Prenant le temps, faisant droit à la complexité du monde, mais permettant aussi de résoudre certaines contradictions, et d’aller à l’essentiel. Un programme alléchant pour le MCC de demain !

Mireille Viora et Marie Castillo, chantier n° 4 « Le positionnement du MCC sur les sujets émergents »