Il peut nous arriver parfois, en allant travailler à notre bureau (ou en ouvrant son ordinateur chez soi), de nous interroger sur la finalité de notre travail. Est-il juste destiné à gagner de l’argent pour subvenir aux besoins des membres de nos familles, leur offrir une fois par an des vacances et rembourser l’emprunt contracté afin d’acquérir une propriété ?

Les différentes crises (économiques, écologiques, sociales, anthropologiques), dans lesquelles le capitalisme a une part de responsabilité, nous interrogent également sur le sens de l’entreprise et le rôle que les chrétiens peuvent y avoir afin d’orienter notre monde vers le vrai, le bien et le beau

  • Comment par notre travail, pouvons-nous aider notre prochain à devenir meilleur ?
  • Faut-il changer le monde et s’en remettre aux start-ups technologiques pour tendre vers le bien commun ?
  • Et d’ailleurs, faut-il en permanence le critiquer ? Comment y « faire resplendir la Parole de vérité que le Seigneur Jésus nous a laissée ?».

Thomas Jauffret propose de réfléchir sur ces sujets en s’appuyant sur les principes qui ont régi l’organisation de communautés bénédictines, qui, en leur temps, ont permis le développement de l’infirmerie, la modernisation de l’irrigation, la mécanisation de la production ou encore l’utilisation du chauffage central : les règles de saint Benoît.

Ces « start-ups du Moyen-Âge » qui vivaient matériellement et spirituellement de leur travail, sans chercher à optimiser des profits, ouvrent des pistes à notre réflexion :

  • ce monde moderne, un peu fou, globalisé où nous sommes incités à surconsommer des produits, des écrans, des indignations… est une occasion pour nous de vivre des béatitudes que nous enseigne le Christ.
  • les entreprises modernes ne pourront changer le monde que si elles incarnent le sens qu’elles prétendent offrir par des produits ou services qui permettront aux utilisateurs de s’humaniser.
  • c’est dans ces mêmes entreprises, par les interactions entre les différents acteurs et la prise en compte de leur personnalité qu’il est possible de créer une communauté dans laquelle chacun des membres se réalisera.

Pour nous, amateurs du discernement ignacien, Aime, prie et travaille nous enseigne dans un style direct et moderne, les principes du discernement bénédictin. Par la pratique de l’amour, de la prière et par notre travail, il nous est possible d’œuvrer en ce monde, sans nous compromettre, et de suivre la volonté de notre Père.

Henri Schvartz, équipe Aire de Repos

Aime, prie et travaille, Thomas Jauffret, Éditions Salvator, 192 p., 2021, 17 €