Notre cher Henri a quitté ce monde le 8 avril 2020, et notre tristesse est intimement liée à la foi de Pâques. Henri a été un ami. Il nous a invités à prendre davantage de responsabilités dans l’Église, accompagnant nos doutes, nos difficultés et nos joies. Il s’est fait proche en respectant nos libertés, nous savons qu’aujourd’hui encore il nous accompagne, autrement.

Homme de culture, fin observateur de la société, proche de dirigeants économiques et politiques, connaissant les méandres du pouvoir, Henri était aussi celui de partages simples, de bons repas un verre de vin de Loire à la main, des balades et baignades.

Nous avons rencontré Henri alors qu’il découvrait le MCC, en 1991. Ancien provincial des jésuites, passionné par le christianisme social, il est arrivé dans notre mouvement de cadres, et a pris avec simplicité et efficacité la place de l’accompagnateur, jusqu’en 1995. Henri aimait à dire qu’il y a vécu une conversion : avec une énergie sans faille, et des sacs remplis de bouquins, il est allé à la rencontre des régions et des secteurs du MCC, de ses jeunes professionnels, partout en France. Henri aimait parler d’Emmaüs : combien de fois s’est-il arrêté pour partager le pain et expliquer les écritures, pour inviter chacun à discerner comment les vivre au cœur de ses responsabilités. Au sein de ces rencontres, il a pris plaisir à marcher avec nous.

Henri avait à cœur de transmettre une « boîte à outils spirituelle », que chacun puisse se construire une colonne vertébrale, ou une boussole intérieure, afin d’être au rendez-vous des défis du monde et de l’Église. Ajoutons son souci à y faire reconnaître la place des femmes, pour lesquelles il avait un regard particulièrement bienveillant.

« Comment entendrez-vous les choses d’en haut, si vous n’entendez pas les choses de la vie » dit en substance le Christ à Nicodème. En évoquant la figure de ce pharisien devenu disciple, Henri nous appelait ainsi, avec un brin d’humour, à vivre notre foi la Bible dans une main, Le Monde dans l’autre.

Je crois qu’Henri aimait les gens tout simplement. Il a aidé chacun à chercher en tout lieu, y compris au travail, comment vivre « Sous le soleil de Dieu » (titre d’un de ses nombreux livres).

Anne Mortureux, ancienne responsable nationale avec son mari Marc (1996-1999)

NB : Pour ceux qui le souhaitent, un espace de témoignages sur le père Madelin a été ouvert par sa famille à l’adresse suivante : hommage.hmadelin@gmail.com

Découvrir d’autres hommages : Henri Madelin (1936-2020), par Marcel Rémon s.j., directeur du Ceras, Décès du P. Henri Madelin sj, homme de foi et de culture, par les jésuites, A propos d’Henri Madelin, par Françoise le Corre, ancienne rédactrice en chef adjointe d’Etudes et de Responsables, « Henri Madelin s’est efforcé de dire la foi chrétienne là où elle ne va plus de soi », par le P. François Euvé sj, rédacteur en chef de la revue Études