Mandaté en janvier 2020 par une association pour réaliser une mission de repérage dans des camps situés sur les îles grecques de Samos et Chios, au large de la Turquie, Olivier Dauphin, équipier en Savoie, a vu un peuple d’invisibles : 20 000 réfugiés afghans, syriens et africains ayant fui la guerre et la violence. Parmi les Africains beaucoup sont chrétiens.

Dans un camp prévu pour 600 personnes, ils sont 9 000 ! L’hygiène est déplorable et la nourriture des militaires si infecte que beaucoup sont pris de maux de ventre ; traitement d’un autre temps décrit par Jean Ziegler, ex-rapporteur de l’ONU, dans son livre « Lesbos, la honte de l’Europe » (Seuil, 2020). Il nous supplie d’ouvrir les yeux pour empêcher l’irréparable.

Une situation de chaos et des besoins énormes : aide psychologique, soins de santé primaires, WC, douche, nourriture chaude, denrées non périssables, vêtements, couvertures, et bâches.

Je ne m’attendais pas à trouver un palace cinq étoiles, mais force est de constater que nous laissons en Europe un peuple d’invisibles survivre dans des conditions épouvantables et inhumaines. Des personnes souvent de classe moyenne, avec un bon niveau d’instruction et ne comprenant pas les raisons d’un tel traitement.

La menace du Covid-19, le manque d’hygiène et la promiscuité, font monter les tensions d’un cran. Ils se savent bloqués là et ne pourront rien faire contre la pandémie. Cela n’augure rien de bon.

Pour note d’espérance, je garde dans mon cœur une messe dans une petite église grecque avec une centaine de réfugiés africains et un vieux prêtre belge : un peuple en marche comme celui d’Abraham. « … Ils ont marché aux pas des siècles pour habiter la paix… écoute, écoute surtout ne fais pas de bruit… ». Je suis rentré en faisant du bruit… pour garder la vue”.

Olivier Dauphin, équipier, responsable du secteur Savoie

Découvrir l’appel de l’association AASIA en faveur des réfugiés dans les Îles grecques et alertant sur le désastre humanitaire aggravé par la crise du Covid-19 Aider avec l’AASIA

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Camp de Samos janvier 2020, 10 000 réfugiés menacés par la pandémie du Covid-19. Pour eux, aucun plan « santé » de prévu.