26 mars 21h00 – 22h45. 10 participants, de toute la France, parlant d’un quotidien sans emploi ou trop chargé, en cabinet de coach ou de dentiste, dans l’armée ou en usine, en petite ou grande entreprise, de DRH ou de syndicaliste, de manager ou de managé… Bref, super varié ! Côté technique, à 21h05 tout le monde était là – la ponctualité est un des nets avantages de la visioconférence ! Côté contenu 2 sujets principaux abordés au fil des partages.

A-Travail à distance : outils, rituels et lien que nous gardons, créons, choyons.

Nombre d’outils WhatsApp, Messenger, Teams, Hangout, Zoom, Skype, Livestorm… sont cités comme ayant pris place plus ou moins simplement dans le quotidien, personnel et professionnel. Et cette profusion semble appeler un peu d’organisation, d’ordre, de clarification : quel genre d’outil pour quel genre de communication ?

Les Daily call, les cafés virtuels, les Flash Communications, les newsletters… Beaucoup parlent des rituels adaptés, ou recréés dans ces temps d’isolement, avec souvent une attention aux personnes les plus seules de nos organisations.

Ensemble on a pu constater un certain regain du collectif – besoin d’appartenance, de se sentir relié – et on s’est interrogé sur ce que deviendrait ces liens après la période de confinement. Vont-ils perdurer ? Reprendre chair ?

B-Charge de travail et rapport au temps.

Sur cette question-là, on s’est senti en tension entre l’inactivité subitement subie et la surcharge ponctuelle liée à la gestion de la crise. En tension aussi entre l’autonomie, la créativité, dont font preuve les salariés et la peur de quelques organisations de perdre le contrôle sur l’activité, de ne pas savoir s’adapter. Beaucoup disent que leur organisation n’était pas préparée et ont l’impression qu’elle est en train de rentrer pour de bon et à marche forcée dans le XXIème siècle.

La peur du vide vient, elle aussi, se frayer un chemin dans le rapport au temps assez éprouvant de ce confinement. Beaucoup de canaux de communication on l’a dit, beaucoup d’informations, beaucoup de propositions, sur des tons sérieux ou humoristiques… Chacun essaye de trouver un sens, de faire une proposition pour contribuer dans cette crise, … mais comment être aidant sans en rajouter ? Comment ne pas contribuer à remplir le vide? On a alors évoqué le burn-out digital comme un nouveau risque.

On constate qu’une fois encore, cette crise risque de renforcer les inégalités : il y a ceux aisément connectés par les moyens de communication modernes, et ceux qui ne le sont pas, ceux enfermés chez eux sans trop d’activité, et ceux dont le métier de terrain est indispensable, ceux exposés au virus et ceux protégés…

Pour terminer, on se questionne sur la manière de nourrir sa propre intériorité. Prendre le temps de se poser de vraies questions sur le sens de nos actions, sur ce que nous voudrions ou pourrions changer pour l’avenir. De regarder la perception que nous avons et que les autres peuvent avoir de cette période : vacances forcées, complexité professionnelle inouïe, période de créativité foisonnante… selon notre vécu nous n’en ressortirons par pareil.

Claire Degueil, animatrice de la réunion