Ma responsabilité n’est pas d’incarner seule la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) mais de mettre en place les conditions pour que chaque collaborateur puisse être acteur de la RSE dans ses activités au quotidien, quelles que soient sa fonction, son ancienneté, ou son appétence pour le sujet. Car, c’est une responsabilité collective !

Parmi les nouveaux visages de la responsabilité, thème du dossier du dernier numéro de Responsables, la responsabilité sociétale et environnementale, dite RSE, est en bonne place. Marie Husset[1], responsable RSE d’un groupe pharmaceutique, répond à nos questions sur la teneur de sa mission et « ses responsabilités », sans oublier le rôle du MCC dans sa vie professionnelle. Nous vous livrons gracieusement cet article. Vous pouvez aussi soutenir la revue du mouvement en vous abonnant ici.

Comment s’élabore le plan RSE dans votre entreprise ?

En charge de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) de la filiale française d’un laboratoire pharmaceutique étranger depuis bientôt trois ans, je propose le plan stratégique RSE de la filiale, en coordination avec l’ensemble des équipes pertinentes sur le sujet, dans le cadre stratégique de notre maison mère. J’en assure également la mise en œuvre opérationnelle.

La stratégie RSE est portée par un membre du comité de direction, qui valide la feuille de route RSE chaque année et avec qui l’équipe transverse dédiée fait un point d’avancement trimestriellement. Dans cette gouvernance, ma responsabilité est de sécuriser la prise de décision et la remontée des alertes.
Au-delà de la stratégie RSE, je suis garante de l’adéquation de nos activités de RSE avec la réglementation en vigueur, en particulier avec la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) qui vise à harmoniser les reportings de durabilité des entreprises et à améliorer la disponibilité et la qualité des données publiées. Pour cela, je m’appuie sur la maison mère qui accompagne l’ensemble de ses filiales sur la règlementation.

La mise en œuvre de ce plan RSE s’effectue à trois niveaux

  • L’incitation des salariés à agir tout en priorisant les initiatives

Ma responsabilité n’est pas d’incarner seule la RSE mais de mettre en place les dispositifs pour que chaque collaborateur puisse être acteur de la RSE dans ses activités. Concrètement, pour pouvoir incarner la RSE dans ses activités, il faut d’abord comprendre ce qu’est la RSE. Pour cela nous proposons des actions de sensibilisation, notamment grâce à la Fresque du Climat, une sensibilisation au numérique responsable et des conférences en interne sur les 3 piliers de la RSE (environnement, social et gouvernance). Comme la RSE est un sujet relativement nouveau, très transverse, assez complexe, ma responsabilité est de m’assurer que les messages soient compréhensibles.

En parallèle de cette sensibilisation, nous avons mis en place un cadre pour que chacun puisse agir à son échelle : actions sur le temps de travail auprès d’associations, mise en œuvre de la feuille de route RSE du secteur pharmaceutique pour notre entreprise et mesure de l’impact des projets. Ma responsabilité est de sans cesse prioriser les initiatives (parfois d’en stopper certaines), pour donner le plus de clarté possible aux collaborateurs et leur donner envie de prendre part aux initiatives que nous proposons en matière de RSE.

Mon expérience passée de consultante en conduite du changement et gestion de projet m’aide à délivrer des messages aussi pédagogiques que possible, pour la sensibilisation, mais aussi à prioriser les initiatives dans la feuille de route RSE.

  • La valorisation des résultats de la stratégie RSE en externe et en interne

Sensibilisation, passage à l’action, puis mise en valeur : la valorisation des résultats de notre stratégie RSE est clé, mais il faut veiller au green/social washing. Pour notre rapport annuel de contribution sociétale, je suis accompagnée d’auditeurs externes pour m’assurer que ce que nous publions en externe est pertinent et correct. Cette visibilité est aussi essentielle en interne. À ce titre, nous avons mis en place un critère d’intéressement sur la RSE, avec des objectifs pour les trois prochaines années. Je m’entoure d’un comité de validation pour qu’ensemble nous validions l’atteinte (ou non) du critère d’intéressement sur la RSE, chaque année.

  • La transversalité et le relais de l’information en interne

Pour déployer la stratégie RSE, je ne suis pas seule : une équipe transverse de huit personnes m’accompagne. RH, Environnement, Qualité, Informatique sont quelques exemples des expertises des personnes qui composent cette équipe. Chacun est responsable d’un sujet et je coordonne la mise en œuvre. Par ailleurs, nous avons mis en place un réseau d’une trentaine de « Relais RSE », un dans chaque équipe, pour s’assurer que l’information sur le sujet circule bien.

De quels moyens disposez-vous ?

L’entreprise me donne les moyens de gérer au mieux mes responsabilités. Les échanges avec ma manager m’aident beaucoup. D’une part, la fixation d’objectifs clairs en début d’année, avec des ajustements réguliers, permet de bien limiter le périmètre de mes responsabilités, ce qui est essentiel pour moi. D’autre part, je peux échanger avec elle en toute transparence sur mes difficultés et je me sens soutenue. Par exemple, récemment, j’ai eu la chance de faire une formation de neuf jours sur le thème de « la RSE dans l’industrie pharmaceutique », financée par mon entreprise et avec un aménagement de mon temps de travail.

Le rôle du MCC

Enfin, les réunions mensuelles avec mes co-équipiers du MCC et notre accompagnante spirituelle, me permettent de prendre du recul et de voir comment d’autres gèrent leurs responsabilités dans des domaines complètement différents : c’est souvent une belle source d’inspiration !

Marie Husset, MCC Paris

[1] Le parcours de Marie en quelques dates : 2011 : Master (ESC Rouen) et MBA (Bentley University à Boston) ; 2011-2019 : Consultante aux États-Unis puis à Paris ; 2019 : Entrée au MCC et débuts dans la filiale française d’un laboratoire pharmaceutique étranger (gestion de projets) ; 2021 : Responsable RSE dans la même entreprise.