La veillée intitulée « Vers un nous toujours plus grand » a clôturé de belle manière une journée marquée par les déambulations en ville et une météo agitée. Sous les voûtes de l’église saint Charles, le Jesuit Refugee Service (JRS), ou Service jésuite des réfugiés, a convié les participants à une veillée de prière pour les morts sur les routes de l’exil.

Des textes de différentes traditions culturelles et religieuses, lus, chantés ou psalmodiés dans différentes langues parlées par les migrants alternaient avec des intentions de prière, très sobres, pour des défunts très souvent sans nom. Tel qui s’est noyé en Méditerranée, dans un bras de mer ou en traversant un fleuve en crue. Tel dont on a retrouvé le corps sans vie dans un conteneur ou un camion frigorifique. Tel autre dont le corps meurtri, tombé d’un train, a été retrouvé sur une voie de chemin de fer. Ou encore ceux blessés ou malades qui sont morts dans un lit d’hôpital.

Ce fut une soirée très dense, très belle. J’ai aimé que notre prière sorte ainsi ces anonymes de l’anonymat, et que, même si leur nom nous reste inconnu, ils redeviennent des personnes au sein de ce peuple innombrable de tous ceux qui se retrouvent sur les routes douloureuses de l’exil. J’ai aimé qu’une prière soit dite pour tous ceux qui ont pris soin des corps des défunts et leur ont donné une sépulture, manifestant ainsi leur dignité à la face du monde.

Anne Mallassinet, trésorière de la région Lorraine