L’auteur est un de mes amis prêtres du diocèse de Lille. Comme aumônier, il était très proche de ces étudiants. Quand il a fondé la fraternité diocésaine des parvis, il a déployé une vraie inventivité pastorale. Comme curé de Lambersart, il a été un vicaire épiscopal très apprécié de ses collègues.

Pourtant le livre, lauréat du Prix spiritualité 2020 décerné par Panorama-La Procure, déroute. Sa quête personnelle est explicitée au début du premier chapitre : « À vrai dire, je ne cherche plus Dieu. Depuis longtemps… je l’ai couru de livre en livre, de sessions en retraites, de méthodes en recettes. . . Je me suis fatigué… je ne Le cherche plus. »

L’auteur décrit le chemin retrouvé dans un petit monastère bénédictin où il s’est réfugié. Il redécouvre la promesse de devenir plus humain à l’école de Madeleine Delbrêl, – l’auteur vient de lui consacrer une très belle biographie. Il goûte la joie d’être présent gratuitement comme un moine, d’obéir à la vie comme elle se donne, d’aimer sans dévorer, et de partir vers ce qui arrive. Autant de choses humaines qui surprennent par leur simplicité.

L’auteur reprend la question de Dieu en concluant : « je Le devine par son absence ». On comprend alors la belle citation d’Angélus Silesius, un mystique franciscain du 17e siècle : « si tu en es encore à tendre vers Dieu et aspirer à lui, c’est que tu n’as pas encore été saisi par lui dans tout ton être ». Voilà l’itinéraire que Raphaël Buyse propose à son lecteur, au risque de le déconcerter.

Bertrand Hériard, aumônier national

Raphaël Buyse, Autrement Dieu, Bayard, collection J’y crois, 2019, 155 pages, 14,90 €