La paroisse de l’Église de la Trinité à Marseille était comble pour écouter les bénévoles de l’antenne marseillaise de SOS Méditerranée, lors de la veillée du 30 octobre. La soirée commence par une présentation de l’association et des chiffres… qui très vite nous font comprendre la triste réalité.

Depuis 5 ans, cette association de citoyens bénévoles œuvre sans relâche dans les eaux internationales, sur un axe Italie-Libye pour répondre aux appels de détresse. 34 000 personnes secourues depuis 2016 mais malheureusement plus de 22 000 disparus (quand on a pu les compter…).

S’appuyant sur le droit humanitaire et le droit maritime international, l’association prend en charge les naufragés, aidée par la Croix Rouge en mer et par des associations humanitaires à terre. À bord, les premiers mots échangés sont tout simples : bonjour, bienvenue, mots que la plupart des naufragés n’ont pas entendus depuis des mois, voire des années. Ces personnes ont fui leur pays pour échapper aux conflits, à la pauvreté cherchant ailleurs la sécurité, la survie. Au cours de leurs périples vers la liberté, ils subissent par des réseaux organisés, vols, violences, séquestrations, viols. Nous sommes affligés, attristés par cette longue énumération.

Le chemin est encore long avant de débarquer en lieu sûr dans un port acceptant de recueillir les naufragés : 48 h, 5 jours et même jusqu’à 15 jours parfois pour obtenir une autorisation de débarquement.

Sauver, protéger, témoigner ! voilà les 3 missions de SOS Méditerranée.

Témoigner ! C’est une lecture à 3 voix qui égrène ensuite des témoignages cours et poignants, celui d’une jeune fille de 16 ans ayant quitté son village ou d’un marin-sauveteur racontant les frêles radeaux. La soirée se termine, un jeune homme de 20 ans prend la parole devant une assemblée attentive et recueillie. Il a quitté son pays à l’âge de 11 ans, a connu une quinzaine de familles d’accueil. Aujourd’hui, soutenu par une association, il passe son CAP d’électricien. Ses premiers revenus, il en a fait don à SOS Méditerranée.

Sabine Grandjean, membre de l’équipe régionale Bourgogne Franche-Comté Ouest