Saint Ignace invite à se rendre attentif aux « motions intérieures », c’est-à-dire aux affects qui nous traversent en méditant l’Écriture ou en réfléchissant sur notre vie : découragement, tristesse, angoisses ou, au contraire, dilatation intérieure, joie, voire enthousiasme, etc.. Ces « motions » involontaires, à l’époque de saint Ignace, étaient attribuées à l’intervention, dans notre mental, d’« esprits » ou « anges » bienveillants ou maléfiques. C’est en les « discernant », notamment dans le cadre des Exercices Spirituels, qu’on apprend à prendre les bonnes décisions, sachant qu’un esprit malfaisant peut « se déguiser en ange de lumière » pour mieux nous tromper.

Comment les « motions » sont devenues aujourd’hui des « affects » susceptibles de nous guider dans la recherche de la volonté de Dieu, c’est ce que montre l’auteur dans cette petite traversée historique de la spiritualité jésuite.

Daniel Minquois

Dominique Salin, Le discernement des esprits selon Ignace de Loyola – Les aléas d’une transmission (16e-21e siècle), « Petite bibliothèque jésuite », Lessius, 2021, 204 pages, 12 €