En 2020, dès que je découvre le thème de notre futur Congrès, c’est cette curieuse association de mots « passeurs d’avenir » qui me plaît immédiatement. J’y entends le souhait, comme un écho au mien ?, non seulement de penser notre futur mais de le préparer activement. J’y entends aussi, et peut-être que le fait d’être maman y joue un rôle, la prise en compte des générations qui viennent derrière nous. Le « passeur », n’est-ce pas celui qui aide les autres à passer d’un monde à un autre ? Qui les guide et les accompagne ? Mais je bute néanmoins. Cette notion a ses limites selon moi : le véritable « passeur » ne s’attarde pas et crée seulement une « passerelle » entre les mondes.

Or, ne voulons-nous pas être des constructeurs actifs de ce nouveau monde qui se dessine et où notre humanité est questionnée, en tant que telle (je suis interpellée par les questions fondamentales que nous posent la bioéthique depuis quelques années ainsi que les technologies bioniques : qu’est-ce que le propre de l’Homme finalement ?), mais aussi dans son devenir (la pandémie du COVID 19, la crise écologique et l’extinction de masse des espèces que nous vivons, la troisième révolution industrielle et économique) ?

En écoutant les échanges de mars 2021, j’ai réalisé que oui, il y avait déjà beaucoup d’acteurs engagés. J’ai surtout compris que ces acteurs avaient déjà réfléchi à la vision qu’ils voulaient de notre avenir et qu’ils savaient donc où poser les pieds de leur propre « passerelle ». Je me suis aperçue que pour être « passeur », il fallait savoir comment, quoi et où construire. Et que ce n’est pas impossible. Mais je n’en suis personnellement pas aussi loin. J’ai depuis (re) découvert toute la richesse que nos rencontres en équipe apportent pour faire mûrir réflexion… et action. J’y participe avec une nouvelle conscience : celle de préparer et de grandir dans mon rôle de « passeur ».

Violaine Dauger-Neutzner, équipière à Nantes

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