Lors de la dernière assemblée de l’Équipe Nationale du MCC le 10 octobre 2020, Bruno Cadoré, ancien maître général des Dominicains, a donné une réflexion concrète, brillante et pleine d’espérance sur la « synodalité ». Le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église pour le 3° millénaire. Il appartient à notre génération de lui donner de la chair. Extraits.

La synodalité, c’est marcher ensemble sur un chemin. L’Église est un groupe qui avance ensemble sur un chemin, et qui veut mettre ses pas dans les pas du Christ, comme les apôtres en leur temps. Marcher ensemble c’est bien, mais c’est compliqué ! Ce n’est pas un mantra, c’est un travail toujours à recommencer. La synodalité est l’Église, attente de l’Église et appel à l’Église.

1- La synodalité est Église

C’est le nom de l’Église en train de se faire, c’est-à-dire comment devenir chrétien en faisant connaître le Christ qui nous fait devenir chrétien. « On ne sait pas grand-chose, on aime Jésus et nous allons connaître Jésus en vous en parlant ». C’est de l’ordre de l’existentiel et non de l’organisationnel. La synodalité est l’Église à la condition que ce soit un mode de vivre.

2- La synodalité dit les attentes dans l’Église

Vivre vraiment pour faire connaître le Christ, et partager son amitié. Le souci institutionnel fait souvent oublier le souci existentiel.

Tout le monde a besoin d’être reconnu, de compter pour les autres, d’avoir du prix. L’Église est le lieu de cette reconnaissance. Reconnaître mutuellement la place irremplaçable de chacun.

La communauté a besoin de se découvrir. Ce n’est pas un lieu d’organisation, mais d’abord une communauté d’existence. L’Église doit se faire conversation avec elle-même pour être conversation avec les autres.

Être frères et sœurs avec ceux d’ailleurs, coexister dans la diversité, faire de notre désir d’annoncer, quelque chose du Royaume.

3- La synodalité exprime des appels pour l’Église

– Appel à la conversion : je suis un membre important, comme les autres, pour devenir la communauté. C’est parce que les gens sont différents qu’on fait communauté en Jésus-Christ.

– Appel à changer la gouvernance : aucune responsabilité ne doit être vécue comme prise de pouvoir. Jésus est ressuscité pour tous, avec la même intensité.

– Appel à répondre de lui, et de ce fait à l’Église comme communauté d’appartenance et de devenir.

Travailler à la réception de la synodalité : l’efficacité évangélique est du côté de la fécondité et n’avance pas selon les canons de la productivité. Vérifier que notre communauté se consolide dans sa conviction de dire à tous que Dieu les aime. Notre vie est traversée par l’Esprit ; ce que nous sommes est mission ! Ce n’est pas moi qui me fais mission, c’est l’Esprit Saint.

✓Préciser ce qu’on veut faire et l’évaluer sur 2-3 actions

✓Être compétent, plus que généreux.

✓Être ensemble et divers, savoir ce qui nous unit et ce qui nous sépare.

✓Ne pas se mettre trop rapidement d’accord et ouvrir la possibilité de remettre des questions sur le tapis.

Propos recueillis par Christophe Barbier, responsable régional Lorraine