Un an après les attentats de janvier 2015 en France et quelques mois à peine après ceux de novembre, des questions se posent autour de notre capacité à vivre ensemble. Les débats portent souvent la marque du rejet de l’autre ou au contraire d’une bien pensance qui interdit toute peur ou escamote la richesse de l’autre en gommant les différences. Et moi ? Que puis-je dire de vrai sur mes peurs ? Que puis-je en faire ?

1er temps : accueillir, rencontrer

Ai-je peur ? De qui ? Quelle diversité dans les personnes que je côtoie ou que je croise : origine sociale, culturelle, religion, capacité physique ou intellectuelle, niveau économique, mode de vie ? La rencontre est-elle plus difficile avec certains ? Ai-je des préjugés dans ma vie quotidienne, professionnelle ou personnelle ? Quelles sont les personnes ou les groupes qui me font peur ? Dans ces situations, comment je réagis ? Ai-je la tentation du rejet, de l’indifférence ou du repli ? Est-ce difficile d’admettre mes peurs, pourquoi ? Ai-je peur d’être jugé et par qui ? Ai-je peur de me laisser déranger/bousculer ? Que suis-je prêt(e) à recevoir de l’autre ?

2ème temps : Jésus, homme de rencontres

Dans l’Évangile, le Christ n’a de cesse de faire des rencontres, souvent inattendues ou même provocantes. Je peux m’attarder sur les regards : celui du Christ, celui des disciples et de ceux qui entourent Jésus, celui de la personne qui se laisse rencontrer. Qu’est-ce que je vois dans ces regards : de l’amour, du jugement, de la peur, de la surprise, du désir, de la joie ? En quoi mon regard est-il différent de celui de Jésus ? À quel changement il m’appelle dans ma façon de regarder l’autre ? Quand Jésus répond au docteur de la Loi qui l’interroge sur la façon de gagner la vie éternelle (Lc 10, 25), Jésus cite en exemple un Samaritain ! Non seulement il nous invite à voir ce qui est fermeture, indifférence et rejet en nous mais aussi à voir le beau dans celui qui nous est le plus éloigné.

3ème temps : oser !

Concrètement, comment puis-je oser rencontrer ceux qui me font peur, que j’ignore ou même que j’évite ? Par des lectures, des conférences pour combattre mon ignorance ? Par des engagements associatifs ? Par un petit geste auprès d’une personne que je côtoie au travail ou dans la rue ? Comment me laisser toucher par la beauté de celui qui ne me ressemble pas ? Dieu peut-il m’aider à guérir et à oser ?

Isabelle, en équipe JP