Les troubles qui marquent la période actuelle sont nombreux : que ce soit en France avec la crise des gilets jaunes qui s’exprime de façon durable, en Europe avec un Brexit dont les modalités ne sont pas encore fixées alors que les élections européennes approchent, dans le monde avec des attentats signes d’une intolérance extrême, ou encore au sein même de l’Église, avec la révélation de vérités douloureuses. Dans cette période du Carême qui nous conduit à Pâques, de quelle Espérance pouvons-nous témoigner au sein de ce monde blessé ?

Face à ce tableau peu engageant de notre époque, nous pourrions volontiers céder à la tentation du découragement. Pour éviter de tomber dans ce piège, le Pape François nous donne quelques conseils pour révéler notre vocation personnelle à la sainteté, notamment développer « endurance, patience et douceur» comme il nous y invite dans son exhortation apostolique Gaudete et Exultate (§111).

Contre vents et marées, il nous faut donc garder le cap. « Mais laissons le Seigneur venir nous réveiller, nous secouer dans notre sommeil, nous libérer de l’inertie » (id., §137). Nous avons besoin de ce réveil pour entrer dans l’action et nous positionner comme authentiques serviteurs de Sa Volonté pour que l’on puisse constater une fois encore que « Là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5,20). Nous devons, par nos actions, porter cette grâce particulière que Dieu veut donner au monde, dans un temps où il en a terriblement besoin, et ne pas succomber au scepticisme ambiant.

À la vigile pascale, nous annoncerons la joie de la résurrection dans l’Exultet en proclamant « Heureuse faute, qui nous valut un tel Rédempteur ! ». Préparons-nous dès à présent à entrer dans ce mystère par lequel, même du mal, Dieu tire le bien, et à le partager avec nos proches. C’est le moment de donner toute la mesure de notre confiance en Dieu.

Catherine Coulomb, membre du comité de rédaction