Pendant 1h40 le cinéaste autrichien montre du doigt les multinationales qui se drapent de vertus écologiques alors qu’elles contribuent largement à la destruction de la planète par leur comportement irresponsable ou le manque de contrôle des fournisseurs, lacune qui semble in fine arranger pas mal de monde.

Ainsi nous allons en Indonésie, constater la disparition des forêts primaires calcinées qui serviront aux plantations des palmiers pour leur huile, puis en Louisiane sur le golfe du Mexique pollué à la suite de l’incendie de la plateforme pétrolière de BP, et enfin, tout proche de nous en Allemagne, pour découvrir les mines de lignite … lignite destinée à faire tourner les centrales thermiques allemandes. Les multinationales n’hésitent pas à recourir au mensonge vert par des labels sans aucun reflet de la réalité écologique qu’elles sont censées défendre. Par exemple le géant Unilever, 1er consommateur mondial d’huile de palme, utilise dans sa communication le label RSPO pour nous duper et nous amener à associer l’adjectif durable aux plantations d’huile de palme. Au cours de cette réalisation nous comprenons que c’est le système économique dans son ensemble qui est responsable et que nous en sommes trop souvent les complices. Il apparaît clairement qu’entre consommer un produit environnementalement irresponsable et ne pas consommer nous devrions sans hésiter nous tourner vers la 2nde option. Mais le marketing et l’individualisme ont vite fait de nous donner bonne conscience en nous fournissant les prétextes.

Certaines multinationales sont aujourd’hui plus riches et puissantes que certains États et ont un pouvoir indéniable sur le politique. Bien sûr le rôle de chaque consommateur que nous sommes a un impact sur cette situation. Néanmoins il semble que la loi soit indispensable pour interdire des pratiques néfastes pour l’environnement et la planète. D’ailleurs qu’est-ce qui empêcherait d’interdire la vente de produits contenant de l’huile de palme sur le marché européen sinon les lobbys puissants ?

Le film n’apporte aucune solution simple au phénomène et choisit de montrer certaines images fortes pour provoquer un choc émotionnel. Retrouver un bon équilibre avec la planète est possible mais prendra du temps… Pour reprendre une image du film : « comme la démocratie parlementaire au 16ème siècle ».

Antoine de Montety

 

Durée : 1h37. Sortie le 13 février 2019. Bande-annonce