Le changement climatique, la perte de biodiversité, l’exploitation grandissante des métaux, la baisse de la ressource en eau potable dans le monde, sont autant de sujets nécessitant une transition écologique de nos modes de vie, de nos modèles économiques, et sans doute de notre gouvernance, sous peine de nos entraîner dans une multiplication de conflits et une destruction de notre économie.

Pour agir, il est nécessaire de bien comprendre les différents problèmes. C’est l’objet des passages que nous vous proposons.

Dans un article du 24 juin 2020 paru dans Le Monde, Sylvie Goulard, sous-gouverneur de la Banque de France, alerte sur le fait que « le changement climatique crée des risques pour la stabilité financière ». En 2015, c’était déjà le gouverneur de la Banque d’Angleterre d’affirmer dans un discours aux investisseurs que « L’exposition des investisseurs britanniques, y compris celle des compagnies d’assurance, est potentiellement gigantesque, et que les défis actuels liés au réchauffement climatique sont de piètre importance par rapport à ce qui est sur le point d’arriver », relayé dans un article des Echos.

Malgré cela, des banques continuent d’investir massivement dans le pétrole et le gaz, ces énergies fossiles qui émettent le fameux CO2. Alors que pour rester en-dessous des 2 degrés, il ne faudrait s’autoriser à exploiter qu’entre le cinquième et le quart des réserves mondiales de pétrole, de gaz et de charbon.

Dès lors, la personne que nous sommes chacun peut se poser la question de ce qu’elle peut faire à son niveau à la fois pour éviter une crise financière due aux conséquences du changement climatique, et également ne pas contribuer à financer ce dérèglement climatique

Comprendre

La finance est à la fois source et victime probable (risque de 50%, donc élevé) du changement climatique. Elle contribue donc à financer ce qui risque de la détruire. Cela n’a évidemment pas de sens. Dès 2015, Henri de Castries, ancien PDG d’AXA, affirmait qu’un monde à +4°C ne serait plus assurable. En octobre 2019, la Banque de France estime que 12,5% des encours bancaires français sont sous risque de transition (risques d’actifs échoués) soit la somme de 613 milliards d’euros. Cela pose donc le cadre.

Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Est-ce une fatalité ? Que pouvons-nous faire ?

Les rapports se multiplient pour essayer d’alerter contre ce risque, mais surtout pour essayer de mettre la finance au service de la lutte et l’adaptation au changement climatique.

Espérer

Face à ces enjeux financiers qui peuvent parfois nous dépasser, des initiatives se lancent et peuvent nous donner des raisons d’espérer.

  • En janvier 2020, l’Eglise d’Angleterre lance un indice boursier respectant l’Accord de Paris, en y investissant 600 millions de livres, soit 709 millions d’euros à l’époque (article dans Les Echos)
  • le lancement du Pacte Finance Climat, initié par Jean Jouzel et Pierre Larrouturou
  • le Green Deal européen, qui est censé financer la transition écologique (Conférence de Gaël Giraud du 15/2)

Est-ce que j’en connais d’autres ? Comment discerner celles qui sont prometteuses ?

Agir

Comment puis-je agir personnellement ou collectivement ?

  • orienter mon épargne vers des fonds qui ne financent pas le dérèglement climatique, ou encore mieux, qui financent l’atténuation et l’adaptation à ce changement climatique. Concrètement : si vous avez une Assurance Vie : si vous avez des unités de compte, dans quoi sont-elles investies ? Dans les GAFA, dans les compagnies pétrolières, dans les entreprises du numériques (=4% des émissions mondiales de CO2), etc ? Vous pouvez avoir voir votre banquier et réaffecter l’utilisation de votre épargne, quitte même à fermer votre Assurance Vie pour investir votre argent ailleurs. Si vous investissez dans des projets via des plateformes de crowdfunding en equity, que financez-vous ? L’étalement urbain, ou bien des centrales de géothermie ?
  • écrire à votre banquier, en lui demandant les produits financiers qu’il propose, en alignement avec les Accords de Paris et la préservation de la biodiversité
  • rejoindre des initiatives comme le Pacte Finance Climat
  • dans votre entreprise : calculer l’impact carbone et environnemental des investissements prévus et éventuellement les modifier.
  • dans votre entreprise : mettre en place une comptabilité carbone, ce qui deviendra indispensable dans les prochaines années, donc prenez de l’avance pour ne pas subir les évolutions législatives !

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