Alors que les opérations de ré-organisation, également appelées transformation, ajustement, restructuration… sont fréquentes dans les entreprises et cela sans lien avec les résultats financiers de l’entreprise, les plans sociaux font aujourd’hui partie de la vie d’une entreprise.

Ces plans sociaux font parfois appel aux volontaires, s’appuient sur un déménagement, font l’objet de départs en pré-retraites… et sont souvent le reflet de mutations plus profondes de nos modes de vie et de travailler. 

Quelques exemples pour faire échos à des situations vécues…

  1. Un cadre est nommé à la tête d’une filiale d’un groupe du CAC40 en très bonne santé économique. Il s’aperçoit vite que c’est pour la fermer. Il le fait avec le plus d’humanité possible, en cherchant des reclassements sur d’autres sites, en menant des actions de formation et d’aide au retour à l’emploi, etc.. Quand il réalise que son management souhaite lui donner d’autres missions de ce type, il préfère partir pour trouver une entreprise plus humaine.
  2. Dans le cadre d’usines, la charge de travail est concentrée sur certains sites pour délaisser doucement d’autres usines qui sont alors condamnés à l’avenir. On parle donc de licenciements boursiers quand l’entreprise se porte globalement bien et mène malgré tout une politique active de réduction des effectifs.
    Exemple Whirlpool, usine délocalisée en Pologne
  3. Dans l’hypothèse que l’entreprise a réellement des difficultés, et que le plan social est indispensable, que ressent l’ouvrier qui part tandis que le cadre reste. Les plans sociaux touchent souvent les personnes peu ou non qualifiées…  Dans le cas où je perds mon travail « à cause » de la mondialisation, il devient difficile d’apprécier les bienfaits que les médias décrivent comme supérieurs aux méfaits.
    Le Monde – Mondialisation, les bénéfices l’emportent sur les défauts
  4. La délocalisation qui amène la destruction d’emplois, souvent peu qualifiés, (et à présent qui touche des fonctions plus élevées), pour en créer dans des pays émergents est-il une nécessité ? Après la crise du Covid, on parle beaucoup de relocaliser l’économie : à quelle condition est-ce possible ? Sommes-nous, en tant que consommateur, prêt à accompagner ou encourager ce phénomène, qui semble être soutenu par une majorité de nos concitoyens ? Sommes-nous prêts à payer un peu, ou parfois beaucoup, plus cher ?
    [la tendance à produire toujours davantage en Asie a été longtemps tolérée par nos politiques, au motif que les gains de pouvoir d’achats générés ainsi, profitaient à d’autres pans de l’économie française ou européenne]
  5. Le licenciement qui résulte en réalité d’un mauvais alignement entre 2 personnes, et qui amène au licenciement, le plus souvent du subordonné, est-il la seule solution ? Cette personne n’a-t-elle vraiment aucun savoir-faire pour aider l’entreprise à grandir ? Quid des ego trop souvent à l’origine des décisions ?
  6. Et moi, en tant que responsable, si je suis amené à licencier, de par ma seule décision, quelles précautions dois-je prendre pour rester, à me yeux, dans le cadre de la justice ?

Les entreprises : un monde en perpétuel mouvement ; quelles sont les évolutions majeures de mon secteur d’activité ?

  • Les transformations en cours de nos modes de vie et de production vont nécessiter beaucoup de reconversion professionnelle. Comment mieux anticiper ses mutations et les accompagner ?
  • Les mutations techniques vont demander beaucoup de capital. Mais la bourse chercher des résultats à très court terme ? Comment échapper à la recherche toujours plus poussée de plus de profits ?
  • A mon niveau, comment je le perçois, comment je le reçois ?
  • Dans ma vie, comment puis-je contribuer à lutter contre ces injustices ?
  • Dans l’exemple du licenciement, où puis-je entrevoir également une opportunité de mieux être, de nouveau défi, de nouveau développement personnel, de nouvel apprentissage ?

Les transitions : une chance de mieux anticiper les difficultés de l’entreprise ?

  • Dans un monde économique en perpétuel mouvement, et duquel il serait très difficile de me couper, comment puis-je « accueillir » ces mouvements appelés pudiquement ré-organisation, transformation… et qui mène facilement à de la « casse sociale » ?
  • Quels appels à la conversion puis-je entendre ou ressentir dans ces situations douloureuses ?
  • En quoi puis-je sortir grandi d’une épreuve personnelle de licenciement ?
  • L’épreuve du licenciement peut-elle être une forme d’appel à un mode de vie dans lequel je me sens mieux, plus utile, plus en adéquation avec mes aspirations profondes ?
  • Comment puis-je éviter le sentiment durable d’injustice ou de victimisation, qui peut être un piège, s’il perd son statut d’étape ?
  • St Joseph, patron des travailleurs, et acteur discret dans la Bible, peut-il être une des réponses à ma colère ou ma tristesse ?

Lire et méditer Matthieu 2 : 13-23. https://www.universdelabible.net/index2.php?option=com_bible&ref=Matthieu%202%20:%2013-23

A noter que certaines transformations qui suscitent beaucoup d’opposition, et de bruit médiatique, semblent aujourd’hui être considérées comme globalement réussie.

L’exemple de Florange : https://france.arcelormittal.com/news/2019/juil/la-region-soutient-arcelormittal-exemple-dune-reconversion-industrielle-reussie.aspx

Dans un contexte parfois difficile, quelles sont les opportunités qui s’offrent à nous ?

  • Dans ma vie, quels « outil(s) » ai-je à ma disposition pour faire avancer les valeurs dans lesquelles je crois au regard des licenciements ?
  • Quelle transition professionnelle j’envisage moi-même pour ne pas être pris dans ces tourmentes ?
  • Quels petits pas puis-je faire à mon niveau pour « défendre » ce en quoi je crois face à ces situations ?
  • En tant que consommateur ? Les évaluations sur les entreprises qui œuvrent pour le bonheur des collaborateurs peut-il y contribuer ?
  • Sachant que le phénomène ne peut pas être éliminé, quels actes ai-je envie de poser pour « accompagner » ces situations ?
  • Un grand nombre d’associations (ACTE, OSER78, AVARAP..) et le GRE du MCC aident les personnes à faire le point sur le parcours, à reconstruire une dynamique personnelle pour un meilleur lendemain professionnel
  • Quelle joie, et/ou espérance cela génère-t-il en moi ?
  • Est-ce le bon moment pour entamer une formation ? Redécouvrir ce qui me stimule ? Revaloriser mes talents ? Découvrir un nouveau métier ? Changer de région ? Entrer dans un mode de vie « frugal », plus proche de la terre… ?

Ressource biblique : https://www.aelf.org/bible/Is/43

Pour illustrer l’espérance face à ce sujet, il est proposé un exemple de société :

” ITC La Doncheroise est une fonderie d’aluminium des Ardennes placée en liquidation judiciaire début 2020. Elle a été reprise sous forme de SCOP par 5 salariés qui ont investi une partie de leurs indemnités de licenciement. ITC a passé la cap de sa 1ère année et a aujourd’hui un carnet de commandes plein pour les 3 mois à venir. Elle a réussi à trouver de nouveaux débouchés dans le secteur agricole et le mobilier urbain et a embauché 4 salariés en 1 an. Elle prévoit l’arrivée de 2 autres collaborateurs et de moderniser son outil de production pour maintenir sa performance industrielle.”

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