Coronavirus oblige, c’est à distance qu’ont été lancés les préparatifs du Congrès de Nantes des 20 et 21 mars 2021. Aujourd’hui, près de cinquante bénévoles sont mobilisés autour du thème choisi « Passeurs d’avenir au cœur des transitions ». À J- 250, l’équipe de pilotage fait un point d’étape.

Pour les équipiers, un Congrès permet d’identifier les nouvelles questions qui se posent à eux, de discerner et de donner du sens à leurs actions. Quels sont les enjeux de celui de Nantes ?

Pour chacun, c’est s’enrichir par le partage, l’échange, se laisser transformer pour révéler ses talents et prendre des initiatives, des engagements. Pour le Mouvement, il s’agit de mobiliser et de développer un sentiment d’appartenance, de nous faire (re)connaître et d’accueillir de nouveaux équipiers qui se retrouvent dans nos propositions, dans nos engagements de transition et dans nos contributions à la construction d’un nouvel avenir. C’est l’occasion de croître ! Pendant sa préparation comme lors des deux journées nantaises, le Congrès se veut un formidable moment pour travailler ensemble et renforcer notre identité. Nous devons faire entendre la voix du MCC dans l’Église et dans le monde.

Le thème du Congrès semble s’inspirer directement de l’actualité…

Il a été choisi avant la pandémie. Ce n’est donc pas un choix d’opportunité mais la concrétisation d’une profonde maturation qui s’est nourrie de multiples sources dans les équipes. Nous savions tous que des ruptures et des transitions allaient s’imposer à nous. Depuis 2015 avec Laudato si’, le pape François nous exhorte à prendre soin de la « maison commune » et à réaliser que « le cri de la terre et le cri des pauvres ne peuvent plus attendre ». Pourtant, nous sommes trop souvent restés sourds et aveugles… Les mois de confinement nous ont ainsi rappelé que nous restions fragiles. Ils nous ont aussi permis de nous recentrer sur une vie plus sobre et plus intérieure. Nous avons pris conscience que celle-ci pouvait être à la fois source de nouvelles joies et de certains renoncements. Nous devons donc affronter ces défis avec discernement.

Quels axes de réflexion allez-vous proposer aux équipiers ? Et maintenant, quelles propositions pour nous engager ?

Être « passeurs d’avenir », c’est prendre la mesure des ruptures, les regarder en face, refuser de céder à la tentation du défaitisme ou de se laisser submerger par l’alarmisme ambiant. Être « passeurs d’avenir » c’est aussi repérer les initiatives qui nous invitent à nous mettre en mouvement, à trouver un passage qui nous conduira vers une transformation intérieure. Être « passeurs d’avenir » c’est enfin créer des gestes barrières, inventer et communiquer les signes d’espérance, trouver les modes d’action qui font sens pour nous. Et c’est retrouver une foi d’aventurier en la vie d’homme.

Le Congrès fait partie de ce passage. Nous l’envisageons, non pas comme un moment figé, mais comme un espace inscrit dans le temps long qui voit disparaître ce qui ne sera plus et construire ce qui va advenir. Sommes-nous vraiment prêts ? Saurons-nous percevoir les signes du Royaume ? Oserons-nous ouvrir des passages ? Nous poserons ces questions aux congressistes.

Comment s’organise la préparation du Congrès ? Quels temps forts prévoyez-vous à Nantes ?

L’équipe Congrès est aujourd’hui forte de près de cinquante personnes réparties en huit commissions autour d’un comité de pilotage qui assure la cohérence du projet et harmonise le travail de tous. Le travail est bien lancé et nous vous attendons, TOUS ! Les 20 et 21 mars, il y aura les plénières, grands rassemblements qui apporteront du souffle, de l’envie, de la ferveur et une volonté forte de donner du sens ; et des temps d’échange avec trois ambitions, émotion, spiritualité et ouverture, offrant à chacun les conditions d’un travail de transformation individuel et collectif.

À neuf mois de l’échéance, comment les équipiers peuvent-ils cheminer ?

Le Congrès s’inscrit dans une démarche construite sur toute une année. En septembre, nous lancerons une réflexion collective, en réseau, nous proposerons à chacun, seul et en équipe, de « faire chemin ensemble » jusqu’en mars 2021, et poursuivrons ensuite notre marche, plus riches, en Mouvement pour agir pour un autre monde. Une plateforme participative, « passeurs d’avenir » avec des conférences en ligne, vidéos, forum d’échanges, remontée de travail d’équipes, témoignages, enquêtes…, nous permettra de comprendre et discerner les bouleversements en cours, autour de quatre enjeux majeurs : climatiques, économiques, numériques, société. Nous chercherons aussi à nous approprier les principes fondateurs de la Doctrine sociale de l’Église. Il nous faudra nous laisser interpeller par les divers sentiments qui naîtront de ces échanges : impuissance, attente, incompréhension, indignité, espérance, doutes, promesse, désir d’avancer, …

Que pouvez-vous nous dire des premiers éléments graphiques ?

L’affiche de notre Congrès est fortement inspirée par les codes iconographiques du photojournalisme de terrain. Nous avons voulu une forme radicale de photomontages en noir et blanc en rupture avec l’ambiance actuelle, pour nous faire réagir, prendre du recul et de la hauteur. Nous avons capturé aux quatre coins du monde des images pour nous rappeler ce présent que nous oublions trop souvent et illustrer les enjeux, les tensions, les ruptures contemporaines. La couleur symbolise la diversité des membres du MCC « en chemin » et les quatre transitions traçant autant de passages.