La crise actuelle a de telles implications sur nos vies que nous nous interrogeons sur le « monde d’après ».

Pour nous, chrétiens, nous ne pouvons pas y réfléchir en occultant notre foi. Elle questionne, critique et transforme le monde actuel. Tel un levier qui permettra « l’avènement du monde à venir », notre foi nous incite à proposer un mode de vie qui « sauvera ce monde ».

Mais, comment critiquer sans être indigné ? Comment éviter que ces objections ne paraissent être des injonctions ? Notre mission pourrait bien se retourner contre nous et être contreproductive ; tel Don Quichotte qui se croyait le bras armé du Seigneur et qui se brisa contre des moulins en pensant assaillir des géants.

Notre mission ne peut se mener seul. L’épître de saint Jacques nous aide. Comme guide, non de développement personnel mais pour vivre de la dynamique de notre foi. Par ses lettres, « Jacques, le frère du Seigneur » nous enseigne la finalité de notre vie et le comportement à observer. Il nous propose un mode de vie total, sans compromission avec la suffisance (avec ce qui se suffit à lui-même).

Ne nous trompons pas, saint Jacques est exigeant : la prière, la douceur la persévérance et l’amour seront nos compagnons de route. Ses recommandations énoncées dans ces « lettres écrites clandestinement », peuvent nous paraître directives car leur fondement théologique est peu exposé.

Le livre du théologien dominicain Dominique Collin a pour dessin de nous expliquer la philosophie de l’apôtre. Il n’apporte pas de réponses toutes faites au lecteur, mais démontre par la raison comment ses conseils nous rapprochent au quotidien du Seigneur.

En comprenant saint Jacques, nous restons libres de nos actes. Il oriente nos vies vers le monde à venir, nous facilitant la création d’un « monde d’après » dépassant ainsi la suffisance.

Henri Schvartz

Croire au monde à venir – Lettre de Jacques à nos contemporains, Dominique Collin, Éditions Fidélité, 132 pages, 2020, 15 €