De quoi discutiez-vous en faisant les fresques du MCC ? Du contexte difficile, de la difficulté de trouver des responsables, du vieillissement du mouvement… autant de cartes freins que nous avons brassées en commun. Nous qui espérions que le MCC échapperait à la crise de l’Église !

Certes, quelques JP vous ont étonnés en parlant de leur expérience à Penboc’h. Par trois fois, ils ont rassemblé une quarantaine de JP et leur ont fait goûter la joie de « repenser son boulot les pieds dans l’eau ». Certes, deux femmes du MCC ont testé une journée Emmaüs à Haguenau, mais le concept a été repris par les EDC, et nous ne l’avons pas expérimenté dans nos régions. Certes enfin, nous avons quelques échos positifs des 9 chantiers issus du Congrès, mais nous n’avons pas encore entrevu la régénération promise…

Vous l’avez compris, cet édito paraphrase le récit des pèlerins d’Emmaüs ! Ce texte me donne envie de citer la réponse de Jésus : « Esprits sans intelligence, long à croire ce qu’ont annoncé les prophètes, ne fallait-il pas que le Christ souffrît tout cela pour rentrer dans sa gloire ? » (Lc 24, 25).

‘Souffrir tout cela’, c’est ce que l’Église nous propose de vivre pendant le carême. Par la prière, comme celle qui nous sera proposé après la lecture de la Passion durant la liturgie des Rameaux et du Vendredi Saint. Par le très beau geste de l’aumône, qu’il soit direct ou indirect par le soutien d’associations. Par le jeûne enfin, en posant les petits gestes dont parle le pape François pour commencer la conversion écologique proposée par Laudato si’.

Le grand geste qui nous sera proposé le soir de Pâques est un geste simple et quotidien. Simple et joyeux, pour reconnaître Celui qui nous rassemble. Quotidien dans sa capacité de renouveler le partage de tous les jours, dans nos familles, dans nos engagement professionnels ou associatifs… Nous le relisons en équipe chaque mois.

Car Dieu nous attend. Éprouver les inquiétudes de notre monde, les discerner en petite équipe fraternelle, goûter la joie de sa présence, c’est se préparer à le retrouver dans nos engagements, selon sa promesse de nous précéder en Galilée. Le pape François expliquait cela aux responsables d’Action Catholique, le 13 janvier 2022 : « Lorsque les disciples cheminent avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs (Lc 24, 18-35), ils se souviennent des évènements qu’ils ont vécu ; puis ils discernent la présence de Dieu dans ces évènements ; enfin, ils agissent en repartant annoncer à Jérusalem la Résurrection du Christ. Voir, juger, agir : vous connaissez bien ces trois mots ! »

Bertrand Hériard, aumônier national

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