Un peu d’optimisme car « là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve » nous dit le poète Friedrich Hölderlin. Considérer la transition énergétique comme un défi enthousiasmant face à l’impasse dans laquelle nous sommes engagés, voilà ce que nous proposent Alain Grandjean, polytechnicien, membre du comité scientifique de la fondation Nicolas Hulot et Hélène Le Teno, diplômée de l’école des Ponts et Chaussées.


De nombreuses initiatives sont déjà en marche et font leurs preuves. Il est donc indispensable d’expérimenter et tester des centaines de solutions nouvelles, en appliquant le principe de subsidiarité afin que les petits groupes humains inventent et s’approprient ces solutions, puis les évaluent et les partagent. Bien sûr, ce n’est pas facile, mais réunissons nos consciences, nos courages et nos énergies pour affronter le futur incertain et réaliser cette transition qui certes va toucher l’ensemble de nos vies, mais nous sortira de l’impasse collective, permettant de faire plus avec moins.

Parmi les propositions : penser territoire et acteurs locaux pour optimiser les interactions avec l’extérieur, au lieu d’établir de grands plans pensés d’en haut ; faire apprendre par l’échange et l’expérience, prendre du recul ; dépasser le vivre ensemble pour apprendre à faire ensemble ; redécouvrir enthousiasme et lucidité ; apprendre à autoproduire et faire mieux par soi-même… Mais il faudra bien sûr que les hommes veuillent vouloir agir ensemble, il faudra une gouvernance locale, un système de contrat de travail permettant des fermetures progressives de sites, un apprentissage de nouvelles méthodes de création de compétences… Nous pouvons aussi reprendre le contrôle de notre temps, donner un impact visible à notre épargne, inciter nos banques à financer la transition, susciter la solidarité… Chacun de nous peut s’engager dans ces directions sans attendre les impulsions des politiques ou les incitations des médias.

Bernard Chatelain

Miser (vraiment) sur la transition énergétique
Alain Grandjean et Hélène Le Teno, Éditions de l’atelier 2014, 192 pages – 17 €