Les risques psycho-sociaux ont souvent à leur source une perte du « sens du travail ». En quoi être chrétien m’aide à trouver du sens ou à en donner ? Quelles expériences individuelles ou collectives partager ? Quels chemins la foi chrétienne me propose-t-elle ?

1/ Est-ce une situation que je constate, une question que je me pose ?

Fin 2017, une étude (Deloitte) montrait que le « sens du travail » est important pour 87 % des personnes interrogées et que le produit vendu n’y contribue qu’à hauteur de 2 %, les leviers étant l’organisation et le leadership. La perte de sens révèle un manque de cohérence, entre la stratégie et mes activités, les discours et la réalité opérationnelle,… Les incohérences du monde sont multiples : des médias sociaux qui promettent la liberté de parole et des discours corsetés dans le « politiquement correct », de fortes aspirations écologiques et des modes de vie qui épuisent la planète,… Ai-je réfléchi à ces sujets ? Suis-je confronté à des contradictions dans mon travail ?

2/ Quelle cohérence de vie entre mon travail, mon existence personnelle, ma foi ?

À titre individuel, comment est-ce que je gère la cohérence de ma vie ? Qu’est ce qui en fonde l’unité ? Vivre de façon cohérente est un socle essentiel de la vie chrétienne : le pape François nous l’a rappelé en condamnant « la mondanité spirituelle » qui nous en éloigne (homélie du 17/11/15). Mes convictions fondamentales doivent rester actives, même dans l’univers professionnel. La prière peut m’y aider : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5, 44). Prier pour la conversion d’une personne qui rend mon travail absurde peut être très efficace.

3/ Trouver du sens ou l’apporter ?

Dois-je attendre que mon environnement apporte la cohérence espérée ou n’est-ce pas à moi de l’apporter là où elle manque, en m’appuyant sur le Christ ? Peut-être mon milieu professionnel est-il fermé à toute évolution ? Il s’agit de discerner quelle action mener, savoir rester là où je suis appelé pour apporter ce qui manque (être le levain dans la pâte) mais aussi envisager de quitter un service, une entreprise où rien ne bouge : « Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds » (Mt 10, 14).

Catherine Coulomb