L’individualisme monte dans notre société. Paradoxalement, de nombreux exemples, inspirés de la légende du colibri, nous montrent que vivre en lien avec les autres pour des intérêts communs est possible. Agir local tout en pensant global est-ce possible ? Quelle assemblée de colibris allons-nous devenir au cœur de notre quotidien ?

L’individu est au cœur de notre société : il a sa propre identité, sa liberté, son unicité. Il est singulier, s’épanouit d’une manière qui lui est propre, avec sa culture et sa dignité est primordiale.

Source d’un progrès humain indéniable, la montée de l’individualisme est aussi porteuse d’effets néfastes sur les liens sociaux. On voit ainsi se développer les comportements égoïstes : la recherche de l’intérêt personnel prend souvent le pas sur le collectif. Notre style de vie est de plus en plus autocentré, induisant des formes croissantes de solitude. Les liens sociaux se distendent, pour différentes raisons : numérique, éloignement des familles, etc.… et cela dans les différentes sphères de notre vie : familles, associations amicales ou sportives, etc. Particulièrement, dans la sphère politique, on observe un désintérêt pour l’action publique, conduisant à un désengagement.

Dans ce contexte, quelles sont nos marges de manœuvre pour recréer du collectif et des liens qui font sens pour tous, tout en gardant nos identités individuelles ?  

Cette vidéo (https://youtu.be/JsR6mwIv3Hg) nous donne une leçon touchante et intéressante. « Un inconnu peut être en réalité quelqu’un à qui vous êtes liés ». Elle nous interpelle, car elle nous oblige à ne plus penser simplement au « Je » mais, oserons-nous le dire, au « nous ».

Pourtant, ce « nous », qui fait que nous sommes reliés les uns aux autres et qui est le fondement de toute action collective, nous ne le sentons pas toujours. Souvent, par sentiment d’impuissance, nous nous disons : « je ne peux rien, je ne suis pas dans la politique ou une personne influente ». Ainsi, nous restons spectateur.

Par ailleurs, des nouvelles prises de conscience émergent. Elles nous montrent que vivre en lien avec les autres pour un intérêt commun est possible. Chaque personne a un talent et une richesse. Elle peut l’exprimer pour le bien de tous, à différents niveaux et en particulier, au niveau local.

De nombreux exemples le montrent :

  • Lors du confinement, des chaînes de solidarités ont été créées et organisées en quelques jours pour confectionner des masques pour les soignants et toutes les personnes de premières lignes.
  • Le mouvement Colibri, inspiré de la légende amérindienne du colibri (cf. : lien), nous le montre aussi : si chacun fait sa part, nous pouvons changer les choses, ensemble.

L’écologie humaine remet l’homme au centre du bien commun, de toute action et de chaque vie. Situer celui-ci  à sa juste place dans le monde vivant et actuel comme acteur à hauteur d’hommes (là où ils se trouvent, avec les capacités et les talents qu’ils ont), pourrait-il être une piste pour créer un passage vers un avenir bienveillant ?

Dans Laudato Si, le pape François nous invite à faire un zoom sur notre société en nous questionnant sur nos styles de vie, nos objectifs, nos valeurs, nos relations. Revoir ces fondamentaux dans notre quotidien permettrait-il de débuter un changement personnel et ainsi entamer un passage vers une société de personnes, « de colibris » qui travaillent et vivent ensemble pour des intérêts communs, tout en reconnaissant à chacun son unicité ?

« Donnez et l’on vous donnera : » (Luc 3 :6) : voilà ce qui pourrait devenir la devise de l’individu « Colibri » qui s’engage à son niveau, dans son lieu de vie, dans son quotidien. A l’image de Sainte Thérèse de Lisieux qui nous montrait que, par les petites attentions du quotidien, nous pouvons toucher l’autre et changer la société, il y a et il y aura mille façons d’accrocher son petit wagon au grand train de l’Histoire. Alors, saurons-nous, nous aussi, agir local tout en pensant global ? Quelle assemblée de colibris allons-nous devenir au cœur de notre quotidien ?

Comprendre

Faisons un Zoom sur soi, sa vie quotidienne et son environnement local. Identifions où nous sommes et où nous souhaiterions aller pour pouvoir devenir colibri à notre tour. Le changement intérieur est un préalable au changement sociétal. Chacun peut faire sa part pour bâtir une société juste et soutenable sur nos territoires. C’est la somme des actes de bienveillance qui entrainera une évolution générale.

Dans ce passage, deux notions seront des piliers pour avancer ensemble en colibris : notre liberté et notre responsabilité individuelle. Notre foi et notre engagement MCC nous invite sur ce chemin en nous laissant notre pleine Liberté d’individu et nous demandant d’agir de façon Responsable dans nos vies.

  • Quels sont les fondamentaux pour atteindre l’écologie humaine et sociale ?
  • Sommes-nous des êtres isolés ? Quels sont nos liens dans nos vies quotidiennes ?
  • Est-ce que nous nous sentons spectateurs ou acteurs ? Quelle est notre liberté ? Quelle est notre responsabilité ?
  • Dans ce contexte d’individus séparés, quel chemin pour retrouver le sens collectif ? Que nous dit notre foi et notre engagement MCC ?

Liens

Espérer

La prise de conscience est présente. Pas à pas, elle nous permet de passer de spectateur à acteur. Des courants comme l’écologie humaine ou le mouvement Colibris mettent en valeur cette évolution et cette prise de conscience.

S’informer et prendre conscience que cela est possible près de chez nous est une clé pour la transformation personnelle et sociétale. D’après la théorie du point de bascule, si 16 à 20% des personnes se sentent concernées, alors les choses changent. (Théorie du point de bascule, élaborée par le britannique Malcolm Gladwell, spécialiste en psychologie et sociologie)

Le « penser global » va provoquer des « agir local » différents.  Pour un même intérêt, chaque personne réagira ou agira avec sa propre sensibilité et à sa manière. Elles génèreront des actions différentes. Ce ne sera pas un écueil mais une richesse pour le bien commun.

Des exemples nous le montrent :

  • En cette période de pandémie, différentes chaînes de solidarité à l’échelle locale se sont organisées. En voici quelques exemples : les couturières réalisaient des masques pour les soignants, des dons alimentaires pour le SAMU ou les urgences, des fleurs offertes aux seniors, taxis gratuits, applaudissement aux soignants…..
  • La fabrique des colibris (mouvement des colibris) est une plateforme d’entraide citoyenne où chacun peut trouver comment « faire sa part ». Education positive, agriculture biologique, économie locale… La fabrique des colibris accompagne plus de 400 porteurs de projets sur leurs territoires et leur permet de bénéficier de l’aide de toute la communauté des colibris.

Liens :

Agir

« Quand nous sommes capables de dépasser l’individualisme, un autre style de vie peut réellement se développer et un changement important devient possible dans la société » Pape François, Laudate Si (N°208)

Nous sentons que nous sommes concernés à notre niveau par cette problématique alors essayons de voir ce que chacun peut faire à son niveau. C’est possible sur nos territoires, dans notre vie quotidienne. Nous pouvons être une société  de colibris vivant et travaillant ensemble vers un intérêt commun.

« Que chacun donne comme il l’a décidé dans son cœur, sans regret ni contrainte car Dieu aime celui qui donne avec joie. » (Corinthiens 2, 9 :7)

En définissant notre talent et les possibilités autour de nous, quelle assemblée de colibris allons-nous devenir ?

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