Du 31 janvier au 3 février a eu lieu la session annuelle du Centre de recherche et d’action sociales (Ceras) autour du thème suivant : « La politique peut-elle encore être une bonne nouvelle ? ». Une manière de questionner pendant quatre jours le sentiment d’impuissance politique qui traverse notre société, et qui se traduit souvent par une méfiance à l’égard des institutions traditionnelles. Une manière aussi de redonner du temps à la réflexion pour comprendre où agir et comment, dans une société toujours plus complexe. Une manière, enfin, de retrouver l’espérance en rendant visible des initiatives collectives qui nous rappellent que des alternatives plus souhaitables sont aussi déjà-là, en germes et en puissance.

Les débats et ateliers ont été rythmés par des interventions de sociologues, politistes et personnalités des mondes associatifs et politiques. Plutôt que de chercher des réponses fixes et rassurantes, l’ambition profonde de ces rencontres semble avoir été de redonner l’idée d’une interaction continue entre les fins et les moyens de l’action politique. L’intérêt pour la politique ne se décrète pas : il se suscite, et cela passe au préalable par la confiance que l’on accorde à chacun dans sa capacité à prendre part à la construction de la vie collective.

Cette confiance, pour être restaurée, en appelle à l’humilité de chacun (hommes et femmes politiques, scientifiques, acteurs associatifs) quant à sa propre capacité d’agir et de connaître le monde. Retrouver cette humilité, c’est également combattre les contraintes matérielles qui marginalisent, briser les verrous des dogmes et des croyances, et mettre en œuvre des processus qui permettent à chacun d’exprimer et de confronter sa vérité aux autres, sans tomber dans l’impasse du relativisme. Ces combats, explicitement portés par une foi dans la force créatrice des dispositifs démocratiques, sont ceux qui aujourd’hui nous permettent encore d’appréhender la politique comme une bonne nouvelle.

Noé Kirch, doctorant au Ceras

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