Dans ce texte disponible en français1 et intitulé « Mesures basées sur la foi pour les investisseurs catholiques : un point de départ et un appel à l’action » (Mensuram bonam), l’académie pontificale des sciences sociales du Vatican réaffirme sans ambiguïté l’importance de l’économie et appuie sur son rôle dans le développement humain. Loin de rejeter le monde de la finance (notamment de l’investissement financier), il nous invite à en être acteurs animés par notre foi. Bien sûr, il s’adresse en premier lieu aux acteurs professionnels de la finance mais aussi à nous-mêmes dans la gestion de nos finances personnelle. Il laisse peu de place à la finance qui n’est pas ancrée dans l’économie réelle, retenant la valeur fondamentale (originelle) de l’investissement financier, rejetant le monde de la spéculation financière pure sans foi ni loi. Nul doute qu’un tel texte interpelle les membres du MCC.

Le document commence par reprendre précisément les éléments de la doctrine sociale de l’Église et les conséquences que nous devons en tirer pour analyser nos décisions financières (développement humain, écologie intégrale,…). Il nous appelle à systématiquement nous questionner sur la contribution que nos investissements peuvent avoir vis-à-vis d’« objectifs cohérents avec la foi ».

La méthodologie proposée ne semblera pas anachronique à un adhérent du MCC.

Tout d’abord un temps de discernement avant la mise en forme d’« une déclaration de politique d’investissements », celle-ci servant de guide pour réaliser les opérations futures, puis un passage à l’action dans une dynamique permanente de progrès. Il ne s’agit pas de chercher la perfection mais de rechercher les « best in class » sur les critères que chacun peut retenir. Toutefois 24 critères d’exclusion sont listés (pornographie, drogue, avortement, recherche sur des cellules souches, non-respect du droit du travail, exploitation de l’environnement,…). Certains peuvent bien sûr susciter un débat.

Le document resitue la contribution que peuvent avoir les systèmes de notation, labels et normes (ESG, ISR,…)* pour avancer sur ces points, tout en nous alertant sur ce qui peut parfois n’être que de la communication. Il nous rappelle que les critères retenus par ces labels ne couvrent qu’une partie de ceux demandés par la doctrine sociale de l’Église. Il souligne la possibilité et l’intérêt de fonds spécifiques où la politique d’investissement est explicitée permettant ainsi au particulier de déléguer le suivi et les opérations. Bien sûr, l’investissement direct dans des projets est plus clair et des plates-formes de financement participatif existent dans ce sens2 mais il existe aussi des fonds spécialisés, en général en lien avec des ONG3.

C’est une véritable incitation à se sentir concerné par le monde de la finance et une invitation à continuer à y réfléchir.

Malgré sa présentation didactique, Mensuram bonam est un possible support à exploiter pour une réunion d’équipe, une réflexion, un engagement personnel, n’hésitez pas à vous en emparer !

Patrice Leloup, équipier, représentant du MCC au conseil d’administration du CCFD-TS

* Critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), investissement socialement responsable (ISR)

1 Mensuram bonam (fichier pdf)

2 Lumo – Financement participatif pour un développement durable (lumo-france.com)

Ensemble pour notre agriculture et notre alimentation – MiiMOSA

Investir durable avec LITA.co | LITA.co France

CredoFunding, financement participatif chrétien

Liste non limitative

3 SIDI – Un investisseur solidaire et patient

L’épargne solidaire – CCFD-Terre Solidaire

Kaori, l’association d’épargnants créée par le Secours Catholique – KAORI (kaori-association.org)

La Foncière Terre de Liens, première structure d’investissement solidaire agricole — Terre de Liens

Campagne participation eloi x LITA.co

Liste non limitative