À la suite du colloque « Avenir du Travail et Société » organisé par le MCC à la demande de l’OIT les 3 et 4 novembre derniers, une équipe de Cannes a voulu poursuivre la réflexion. Elle a examiné les conséquences des mutations du travail sur les valeurs vécues en entreprise, sur la valorisation des valeurs autres que l’argent.


1er temps : les transformations du travail
Quelles transformations j’observe, liées en particulier aux nouvelles technologies, à l’automatisation, à de nouvelles méthodes managériales, à la financiarisation, à la mondialisation ? Certains collectifs de travail s’adaptent aisément et d’autres non. De nouveaux impératifs émergent. La nature des tâches change. Sachons observer et décrire ce qui change dans nos environnements professionnels et ce qui coince parfois.

2e temps : les valeurs vécues
Quelles valeurs nos entreprises cherchent-elles à vivre ? Quelles sont les valeurs impulsées par la direction de mon entreprise, quelles sont les miennes, celles de mes collaborateurs ? Quelles valeurs est-ce que je désire vivre in fine ?

Des transformations du travail permettent de mieux vivre ces valeurs, d’autres les freinent. Lesquelles ? Lorsque ces valeurs sont freinées, quelle espérance je nourris ? De quels moyens j’use pour avancer ?

Comment je me laisse éclairer par l’Évangile ? Qu’est-ce qui est au cœur de mes décisions ?

3e temps : éclairage spirituel
La parabole des talents (Mt 25, 14-30) est facilement mise en parallèle avec le travail et l’entreprise : elle parle de rendement et de confiance. Ceux qui font fructifier leurs talents se sont sentis responsables. Est-ce que je me sens aussi responsable du bien commun dans mon entreprise ? Est-ce que je pense avoir un rôle à jouer ?

Le colloque de Marseille, qui rassemblait chrétiens et musulmans, a permis aussi de se laisser éclairer par un hadith musulman qui répond à la question : « que serait-il advenu si un serviteur avait perdu tout l’argent qu’il avait investi ? ». Le hadith dit : « Dieu a révélé, que celui qui entreprend une œuvre de bien et qui n’aboutit pas, Dieu la retient comme un plein mérite. Et s’il l’entreprend et qu’elle aboutit, elle lui sera comptée comme dix mérites ». Est-ce que j’entends ici un appel à mettre en jeu mes ressources sans crainte d’un échec car « Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît toute chose » (1 Jn 3,20) ?

Philippe Degry, avec l’équipe de Cannes (Alpes-Maritimes)

Écouter l’émission RCF Grand Format sur ce sujet proposée et animée par l’équipe de Cannes